Le silence est pour beaucoup d’entre nous le bouclier qui nous protège pendant que nous découvrons qui nous sommes. Nous le gardons pour nous protéger, le temps de nous comprendre et nous apprivoiser. Souvent, on nous l’impose car les normes de la société bâillonnent nos identités plurielles, notre visibilité, notre existence.
Cette société si prompte à nous visibiliser pour des agendas lucratifs devient muette lorsqu’il s’agit de dénoncer les discriminations qui nous rendent chaque jour plus précaires. Alors que des vagues de haine s’abattent sur nos adelphes. Alors que notre communauté est agressée et harcelée à l’école et dans la rue. Alors que dans d’autres pays, c’est la persécution et la mort qui nous attendent.
Le silence règne aussi dans nos communautés, pourtant déjà à vif. Un silence complice face aux agressions sexuelles. Un silence complaisant face à l’âgisme, la sérophobie, la grossophobie. Un silence coupable face à l’homonationalisme, le racisme et la haine.
Le silence, c’est l’arme la plus puissante de cette société qui souhaite nous voir disparaître.
Le silence, c’est la mort.
Ce monde silencieux est révolu.
En 2024, la Pride Marseille crie le silence : nous sommes déterminé·e·s à porter nos revendications, à créer des espaces de liberté pour être soi-même et raconter nos réalités, à réfléchir collectivement pour créer un monde où se réfugier dans le silence ne sera plus la norme.
Alors à celles et ceux qui ne veulent pas nous entendre, nous crierons, nous chanterons, nous danserons pour faire exister nos stigmates, nos combats et nos droits dans un vacarme fabuleux. Pour qu’enfin, le silence mortifère s’épuise face à nos réalités flamboyantes.